A l’âge de 45 ans, Abdelhak Chbibi devient vice-président de la commission des arbitres de la World Taekwondo. Avant de se rendre en Chine, fin du mois de janvier, avec les 10 meilleurs arbitres du monde, Abdelhak revient avec nous sur sa nouvelle fonction, son parcours et ses objectifs futurs.

L’année 2017 s’est bien terminée pour Abdelhak Chbibi (Magic Team Taekwondo School). Après s’être vu décerné le titre de meilleur arbitre de l’année 2017 de la World Taekwondo, plus haute distinction pour un arbitre, le bruxellois a été nommé vice-président de la commission des arbitres de la World Taekwondo. « Cela a été une super bonne année pour moi, se réjouit Abdelhak Chbibi. Après les Jeux Olympiques 2016 de Rio où j’ai été arbitre, je me suis dit que j’allais lâcher prise. Mais au final, ça a été le contraire (rires).»

Cette nomination est arrivée avant celle de meilleur arbitre de l’année mais Abdelhak a pris son temps pour réfléchir à ce poste. « Cette fonction n’est pas aisée, elle prendra beaucoup de temps. Mais la commission a confiance en moi et en mes qualités d’arbitre. Ma fonction ? Si le président, Mr. Songchul Kim (Canada), n’est pas là, je dois le remplacer, assister aux différents meetings avec les arbitres et les coaches, donner mon avis sur des questions liées à l’arbitrage notamment au niveau des règlements ou encore dans l’organisation de compétitions, être présent lors des formations,… »

Une passion pour l’arbitrage provenant du Maroc

Originaire du Maroc, Abdelhak se remémore le combat qui lui a donné envie de devenir arbitre. « Le combat se passait au Maroc, l’arbitre de ce duel était aussi le moniteur de mon adversaire. Le combat était intense, ils ont alors décidé de changer l’arbitre au milieu du combat. Ça m’a vraiment marqué. A partir de ce moment, je me suis positionné envers les arbitres. Je me disais si j’étais arbitre, je prendrais telle ou telle décision ».

A son arrivée en Belgique, l’occasion d’arbitrer s’est présentée à lui. « J’ai arbitré quelques compétitions et ça m’a directement plu. En 2005, j’ai obtenu le diplôme d’arbitre international. La même année, je participe à mon premier G1 international. En 2008, j’ai eu la chance d’arbitrer lors du championnat d’Europe de Taekwondo à Rome. Mais les Jeux Olympiques 2016 de Rio resteront mon meilleur souvenir.» A côté de ces grands rendez-vous et tant d’autres compétitions auxquelles Abdelhak a participé, l’arbitre, 6ème dan, possède son propre club de taekwondo dans la commune de Schaerbeek, le Magic Team Taekwondo School. « Je continue à faire des formations pour améliorer ma pratique mais aussi mon enseignement du Taekwondo. Tout en donnant des formations de coach. »

Malgré un emploi du temps bien rempli par le taekwondo, l’arbitrage n’est pas son activité principale, professionnellement parlant. Abdelhak est employé administratif de la Faculté des Sciences de la Motricité à l’Université Libre de Bruxelles. Faculté où la Fédération francophone de Taekwondo a établi son centre pour son équipe fédérale. « La faculté est contente pour ma nouvelle fonction. Elle est aussi très compréhensive étant donné que je serai amené à faire beaucoup de déplacements. Je tiens à remercier mon responsable mais aussi l’aide apporté par la Fédération de Taekwondo, sans qui je n’aurais pas pu atteindre ce niveau. »

Tokyo 2020 dans son viseur

Nommé pour deux ans, ce contrat de vice-président arrivera à termes fin 2019. Fin 2019, c’est également à ce moment-là qu’auront lieu les qualifications pour les Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo au Japon. Un rendez-vous sportif auquel Abdelhak Chbibi espère participer. « D’ici 2020, je continuerai aussi à arbitrer en plus de mon nouveau poste. Je ne saurai pas honorer toutes les invitations mais je vais essayer de participer aux grands événements. J’envisage aussi de passer mon 7ème dan d’ici quelques mois. Mis à part cela, d’autres objectifs ne sont pas en vue. Tout ce qui m’est arrivé en tant qu’arbitre n’a jamais été planifié, je fais juste mon boulot et mon possible en donnant toujours le meilleur de moi-même. Un jour, j’arrêterai d’arbitrer mais je n’arrêterai jamais le Taekwondo », conclut-il.

Grâce à ce nouveau statut de vice-président de la Commission des arbitres de la World Taekwondo, Abdelhak clôture une belle année 2017 et ouvre des nouvelles années, nous l’espérons, toutes aussi belles. La Fédération est fière et honorée de pouvoir compter sur un arbitre aussi humble et avec une volonté de toujours donner le meilleur de lui-même.

 

Article de Debora Romeyns